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L'alyah francaise depuis l'année 2000

Dans l'avion, avec 100 Juifs de France en partance pour leur alyah | The  Times of Israël



Le début d'une grande alyah ? Les Juifs de France « montés » en Israël depuis 2000








Un jour comme aujourd’hui où des Juifs vivant dans un pays occidental ont le choix, ne sont persécutés par personne, et décident de venir ici [...], l’État d’Israël est fier et heureux, et il vous dit : bienvenue sur la terre d’Israël ! » Ce sont par ces mots que le premier ministre israélien Ehud Olmert salue à l’aéroport de Lod, le 25 juillet 2006, l’arrivée de 650 nouveaux immigrants venus de France. Ils sont selon l’Agence Juive près de 15 000 depuis 2000 à avoir fait ce choix. Un chiffre tout à fait inhabituel dans l’histoire de l’alyah française. Israël ne compte en effet qu’un peu plus de 43 000 immigrants venus de France depuis 1948 [1]D’après le Bureau des statistiques israélien, mais il manque…. Jusqu’en 2000, l’émigration française en Israël a été numériquement très faible, et il s’est agi la plupart du temps d’une démarche motivée par l’idéologie sioniste, qui s’est principalement accomplie par le canal des mouvements de jeunesse.



Les années 2000 marquent-elles une simple inflexion, comme il y en a déjà eu dans le passé, notamment après 1967, ou une rupture dans le comportement des Juifs de France à l’égard de l’alyah ? S’il est probablement trop tôt pour trancher, il est toujours loisible de sonder de plus près le phénomène avec les outils du sociologue
[2]Cet article est tiré du mémoire de Master soutenu par l’auteur….

L’alyah française en chiffres


Selon les chiffres officiels de l’Agence juive
[3]Tableau statistique à usage interne de l’Agence Juive fourni à…, l’institution qui est en charge de l’immigration en Israël, les migrants venant de France auraient été 1 366 en 2000, 1 144 en 2001, 2 481 en 2002, 2 083 en 2003. Sur les 22 134 immigrants arrivés au total en Israël en 2004, 2 415 arrivaient de France en 2004 ; ils sont 3 005 en 2005 pour un total, cette année-là, de quelque 22 657 olim. La hausse d’une année à l’autre a donc été de 23 %. Plus frappant encore : le score de 2005, le plus élevé depuis 1972, dépasse celui de toute l’Amérique du Nord (2 987 départs en 2005). Sans doute l’alyah de France a-t-elle enregistré une légère baisse en 2006 avec 2 900 immigrants. Elle reste cependant en tête des pays occidentaux en termes relatifs.



Pour autant, les hommes politiques français et les responsables communautaires rappellent que ces chiffres de migration vers Israël restent tout de même assez faibles : 3 000 personnes chaque année, soit à peu près 0,5 % de la communauté juive française, si l’on estime les effectifs de cette dernière à 530 000 individus
[5]Nous reprenons là le chiffre qui a cours à l’Agence juive. Il…. Sans être massif, l’exode est néanmoins suffisamment substantiel pour pouvoir être considéré comme un phénomène non marginal. Peut-on d’ailleurs se fier absolument aux chiffres officiels donnés par l’Agence juive ? Sans doute sont-ils en fait sous-estimés. Car de plus en plus de “jeunes” retraités autour de 55 ans arrivent dans le pays, s’installent sans rien demander aux services israéliens d’immigration, et donc passent inaperçus. Ils suivent la plupart du temps leurs enfants scolarisés dans les universités du pays. Il faudrait aussi tenir compte des couples qui se sont installés en Israël et dont au moins l’un des membres (le plus souvent le mari) conserve son activité professionnelle en France comme le font nombre de pharmaciens, médecins, cadres supérieurs, petits patrons, commerçants… Leurs enfants sont scolarisés en Israël mais ils gardent un pied-à-terre en France. Beaucoup d’entre eux ne se font pas enregistrer comme nouveaux immigrants.



En dehors de ces singularités dont nous reparlerons, quel est le profil de ces migrants récents ? D’après David Roche, le président de l’Agence juive pour l’Europe, il serait en 2006 « à peu près à l’image de la communauté juive française
[6]Entretien avec M. David Roche, président de l’Agence Juive pour… ». Selon les chiffres fournis par Amir Lapid[7]Entretien avec M. Amir Lapid, décembre 2006., directeur général du département de l’Alyah de France à l’Agence Juive, parmi les Français installés en Israël ces six dernières années, issus en général de milieux religieux et modestes, on observe une majorité de familles, ce qui tranche sur l’émigration passée qui était essentiellement une émigration de jeunes mus par l’idéologie pionnière ; 58 % des nouveaux immigrants sont mariés et 32 % sont célibataires ; près de 50 % sont des couples âgés de 25 à 50 ans. Néanmoins 20 % des olim sont des étudiants entre 18 et 25 ans (l’Agence juive ayant multiplié ces dernières années des programmes à leur destination[8]Voir plus loin.), 20 % sont des retraités. On constate qu’il y a plus de femmes (54 %) que d’hommes. Quant à la répartition géographique des migrants français sur le territoire israélien, elle est assez inégale. 23 % des nouveaux immigrants choisissent la ville de Netanya, 21 % Jérusalem et 17 % Ashdod. 61 % des olim sont donc concentrés dans trois agglomérations. 



Au-delà de ce descriptif, il est plus difficile de se prononcer sur les moteurs de l’émigration.


L’antisémitisme en France, clé de l’alyah ?


Est-ce l’attrait d’Israël ? Il est vrai que les émigrants, pour la plupart originaires de communautés séfarades, ont toujours entretenu des rapports de proximité avec ce pays. Dans son enquête de 2002 sur les Juifs de France
, le sociologue Erik Cohen relève ainsi que 78 % des Juifs français avaient à cette date des proches parents vivant en Israël. C’est à raison donc que l’ambassadeur d’Israël en France (depuis septembre 2006), Daniel Shek, pouvait déclarer : « Il n’y a quasiment pas une famille juive de France qui n’ait pas un cousin, un frère, un fils, un parent vivant en Israël ». Il ajoutait : « C’est aussi une communauté profondément sioniste », qui se sent très concernée par l’actualité proche-orientale et la sécurité d’Israël.



Mais ces facteurs n’ont rien de neuf, et ils n’ont pas déterminé d’alyah importante avant 2000. Les observateurs et les analystes invoquent donc une autre explication : la montée soudaine des actes antisémites en France. En 2000 le ministère de l’Intérieur recense, en effet, une brutale montée des violences dirigées contre les Juifs ainsi qu’une considérable augmentation des menaces antisémites. En octobre en particulier et dans les mois suivants, ces actes se multiplient alors même que les affrontements israélo-palestiniens liés au déclenchement de la seconde Intifada étaient fortement médiatisés. Selon les rapports d’activité de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, les actions antijuives ont constitué 80 % du total des actions dites racistes et xénophobes en 2000, 45 % en 2001 et 62 % en 2002, contre moins de 5 % en 1995, 1996 et 1998
[11]Commission nationale consultative des droits de l’homme, la….


de France. Le 7 avril 2002 par exemple, à l’issue de trois semaines marquées par des actions terroristes particulièrement meurtrières pour l’État hébreu, 100 000 Juifs défilèrent dans les rues de Paris au son d’un double slogan : « Contre les actes antisémites et pour la sécurité d’Israël ». Cette inquiétude se nourrit, de plus, du silence des hommes politiques pris de court par un phénomène auxquels ils se refusent à croire, comme de celui des Français, dans leur ensemble indifférents. Le président de la République Jacques Chirac déclare le 13 janvier 2002 : « Il n’y a pas d’antisémitisme en France[12]Propos cités dans Tribune juive, n° 1524, 31 janvier 2002, p. 4 ». Le grand élan de solidarité avec les Juifs qui avaient conduit un million de manifestants dans la rue après la profanation du cimetière de Carpentras en 1990 n’est plus qu’un souvenir. L’opinion est lasse, incrédule, tandis que le spectre d’un affrontement religieux paralyse l’intelligentsia française qui refuse d’identifier les nouveaux agresseurs. À l’évidence, les milieux politiques et médiatiques cultivent en France un étrange aveuglement à propos des nouvelles manifestations de la haine antijuive, notamment lorsqu’elles sont liées au conflit israélo-palestinien et qu’elles sont partiellement imputables à certaines populations issues de l’immigration maghrébine et africaine. « Jamais dans la France d’après-guerre, écrit Pierre-André Taguieff, les amalgames antijuifs n’ont circulé dans autant de milieux sociaux en rencontrant aussi peu de résistance intellectuelle et politique[13]Pierre-André Taguieff, La Nouvelle judéophobie, Paris, Éditions… ».



L’impression qu’un voile pudique était jeté sur les faits antijuifs a indéniablement provoqué chez de nombreux Juifs français, confrontés à l’animosité, l’hostilité et la partialité, le sentiment d’être abandonnés à leur sort par les pouvoirs publics, d’être sacrifiés sur l’autel des intérêts et des calculs électoraux. Pour Erik Cohen, une double interrogation s’est installée dans leurs rangs sur leur citoyenneté et sur leur identité
[14]Erik Cohen et Maurice Ifergan, La Jeunesse juive : entre la…. « La citoyenneté française, explique le sociologue, n’est plus aussi naturelle qu’elle en avait l’air. Corollairement, l’identité se fait plus présente, plus évidente[15]Ibid. ». La vague de « judéophobie » des années 2000 a gravement ébranlé chez les jeunes Juifs la certitude d’y être pleinement chez eux en France et d’y avoir un avenir.



Du coup, on débat dans de nombreuses familles. Des interrogations paradoxales dans une France relativement prospère, alors qu’Israël est en guerre. Un questionnement inimaginable pour beaucoup quelques années auparavant.


Une manne démographique bienvenue pour Israël


Dans ce climat enfiévré, divers officiels israéliens n’hésitent pas à commenter les faits à leur façon. Ainsi, en janvier 2002, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Michael Melchior, estime-t-il que « la France était le pire des pays en matière d’antisémitisme 
» ; quelques semaines plus tard, Ariel Sharon, le Premier ministre, déclare : « mon gouvernement se livre actuellement à tous les préparatifs pour recevoir les Juifs de France ». Bien que ces propos aient provoqué la colère de Jacques Chirac et glacé les relations bilatérales, d’autres phrases assassines marquent l’année 2004 : Salaï Méridor, le directeur de l’Agence juive, déclare au Monde du 27 janvier 2004 que « de plus en plus de Juifs français estiment que leur avenir n’est plus dans leur pays », et surtout, le 19 juillet 2004, Ariel Sharon, toujours Premier ministre, appelle les Juifs de France à émigrer immédiatement en Israël pour fuir « l’un des antisémitismes les plus déchaînés ». Des propos comparables à ceux du président Ezer Weizman, s’interrogeant, lors d’une visite en Allemagne en 1996 sur le bien fondé du maintien d’une communauté juive dans ce pays ; ils avaient suscité à l’époque de vives réactions chez les Juifs allemands comme de la part des autorités fédérales. Inutile de dire qu’à nouveau cette déclaration du Premier ministre israélien provoque de très vives réactions en France. Choqué, le président Chirac fait savoir son mécontentement et exige des explications, tandis que les organisations juives françaises, dans l’ensemble, déplorent ces propos.



Derrière l’empressement israélien à dénoncer le règne de l’antisémitisme en France on devine une certaine frustration devant la faiblesse de l’immigration au regard du « réservoir » constitué par la nombreuse communauté juive française. Cette frustration se fait d’autant plus vive au début des années 2000 qu’Israël est alors plus que jamais menacé comme État démocratique à majorité juive. Pour faire face à l’augmentation très rapide de la population arabe israélienne – déjà 20 % de la population de l’État, mais 28 % de la tranche des 0-14 ans –, les autorités politiques souhaitent plus que jamais attirer le maximum de Juifs
. L’Agence juive décide donc de trouver les moyens d’encourager l’alyah venant des pays occidentaux, et parmi eux, de France. Car, avec ses quelque 530 000 Juifs – la troisième communauté juive du monde après celle des États-Unis et celle d’Israël –, ce pays est considéré comme un véritable « réservoir d’émigration » pour Israël. Au surplus, pour les experts de l’Agence juive, la conjoncture rend cette émigration probable, à condition que ses services et ses relais sur place s’en donnent les moyens.



Élie Barnavi, ambassadeur d’Israël en France de décembre 2000 à octobre 2002, a en effet indiqué la voie : « Sauf une catastrophe qu’il serait imprudent de prédire et immoral de souhaiter, ce n’est pas sur sa valeur de refuge qu’Israël peut fonder son appel à l’alyah. Il serait plus adéquat de miser sur les valeurs positives du fait national […] que de dresser les Juifs de France contre leur pays 
». Globalement d’accord avec cette analyse, l’Agence juive en déduit que les Juifs de France ne partiront en masse que s’ils sont assurés de pouvoir vivre correctement en Israël. Or, depuis 2000, le pays traverse la pire crise sociale de son histoire : une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et les Juifs de France, qui ont très souvent de la famille ou des amis en Israël, on l’a dit, n’ignorent rien de cette situation.

Les incitations de l’Agence juive


L’Agence juive accroît donc ses aides financières pour les attirer, et, nouveauté, lance une véritable campagne de communication
.



À grands coups de spots sur les radios juives françaises, de pleines pages de publicité dans la presse juive, elle organise de nombreux rassemblements pour inciter les Juifs de France à s’installer en Israël, multiplie les salons spécifiques et les programmes spécialisés, notamment pour les étudiants. Depuis 2005, l’Agence juive dispense des cours à Paris aux médecins, dentistes, pharmaciens candidats au départ pour leur permettre d’obtenir des équivalences avant leur arrivée en Israël.



Elle multiplie aussi depuis 2000 les efforts pour améliorer les services proposés aux migrants, une fois ceux-ci installés en Israël. Ainsi un conseiller parlant français prend-il en charge le nouvel arrivé pendant sa première année en Israël ; il le met en relation avec la communauté francophone. Le nouvel immigrant reçoit également une aide au logement pendant six mois durant sa première année de séjour en Israël, un soutien pour la recherche d’un emploi et bénéficie d’ateliers d’orientation professionnelle. L’Agence juive a même élaboré un projet intitulé « intégration clé en main » qui se propose de fournir une réponse encore plus concrète et personnalisée à chaque problème lié à l’intégration des migrants français. D’abord, ils sont dirigés en groupe dans la même municipalité. Partant ensuite du principe que les liens entre ceux qui ont déjà passé le cap de l’alyah et ceux qui s’y engagent sont propres à aplanir les difficultés de l’intégration, l’Agence juive a mis sur pied un programme de parrainage des nouveaux olim par des anciens : Babayit Beyahad (À la maison, ensemble)
.



Parallèlement, les années 2000 ont vu la naissance d’un organisme particulier, AMI (Alyah Meilleure Intégration), dont l’objectif est d’inciter les Juifs de France à « monter » en Israël et de les aider dans leur intégration. Fondé par Pierre Besnainou, aujourd’hui président du Fond social juif unifié, et par Gil Taïeb, également président de l’Association pour le bien-être du soldat israélien et vice-président de l’ACIP, AMI propose en France des cours d’hébreu intensifs afin d’utiliser au mieux le temps de battement entre le moment de la décision de l’alyah et celui de sa concrétisation. L’organisme propose, en outre, une aide financière en complément du pécule accordé par l’Agence juive aux familles nécessiteuses. Ces efforts ont manifestement porté des fruits. Depuis 2000, l’Agence juive enregistre une augmentation de 40 % des demandes de renseignements et d’ouvertures de dossiers et le rythme de ses activités a fortement augmenté en France. Mais cela ne suffit pas à expliquer la vague des départs depuis 2000. Et là, les interprétations diffèrent. L’alyah est-elle le fruit de l’attraction exercée par Israël ou plutôt des difficultés rencontrées dans le pays d’origine ?


Une émigration économique ou idéologique ?


De façon générale, le démographe Sergio Della Pergola estime que si l’attrait d’Israël est évidemment un élément important dans la décision des Juifs qui choisissent d’émigrer dans ce pays plutôt que dans tout autre, des facteurs non idéologiques, telle que l’instabilité économique ou politique, temporaire ou permanente, des pays d’origine, jouent un rôle également important dans la réalisation de l’alyah
. Cela revient à souligner que l’immigration vers Israël, supposée être motivée par la force d’attraction de ce pays, est en fait peu liée à ce qui se passe effectivement dans la société israélienne. Pour lui, l’aiguillon de l’émigration se trouve de façon décisive dans l’expérience d’insécurité personnelle et de tension des Juifs face aux grands courants sociaux dans leurs pays d’origine.



Ces considérations entrent certainement en ligne de compte pour l’émigration française récente. Il est par exemple saisissant de constater que tous les migrants que j’ai interrogés en 2006 et 2007 – soit 60 individus –, ont mentionné le nom d’Ilan Halimi. Kidnappé le 21 janvier 2006, ce jeune homme de 23 ans avait été retrouvé inanimé, nu, bâillonné, menotté, le corps couvert de traces de tortures le 13 février 2006, après avoir été séquestré durant plus de trois semaines dans une cave par une bande de Bagneux, en banlieue parisienne. Aux yeux de ses ravisseurs, enlever un Juif était un moyen assuré de tirer une rançon des parents ou, à défaut, de la communauté. De toute évidence, cet assassinat a suscité un choc considérable parmi les Juifs français. Pour Olivier Rafowicz, ancien porte parole de l’armée israélienne et délégué général du département de l’alyah de l’Agence Juive en Europe, il a eu un impact direct sur le nombre très élevé de demandes d’ouverture de dossiers d’émigration en février 2006. Quant au ministre israélien de l’intégration, Zeev Boïm, il n’hésita pas à déclarer que ce crime allait « faire comprendre aux Juifs de France que leur place est en Israël
[25]Extrait d’une dépêche AFP, « L’adieu à Ilan », 9 février 2007. ».



Au-delà de ce fait divers marquant, nombre de migrants expriment, quand on les interroge, du ressentiment vis-à-vis de la France. Beaucoup d’entre eux dénoncent ses médias « pro-palestiniens » et sa diplomatie « anti-israélienne ». Une rhétorique omniprésente dans le gros de la communauté juive durant les années 2000, qui conduit à laisser, malgré tout, sa juste place à l’attachement à Israël dans la décision de l’alyah. C’est le point de vue de l’ancien ambassadeur d’Israël en France Nissim Zvili, exposé dans une interview publiée sur le site internet de l’organisation AMI : « Quand les Juifs de France décident de faire leur alyah, déclare-t-il, c’est généralement parce qu’ils sont arrivés à la conclusion que leurs enfants n’ont pas d’avenir en France », ajoutant aussitôt : ils « font leur alyah pour des raisons idéologiques et ne sont donc pas obligés de la faire ».


Les incertitudes de l’avenir


L’intention d’alyah est une chose, sa réalisation en est une autre. Favoriser le passage de l’une à l’autre est précisément la raison d’être de l’organisation AMI comme l’explique son président, Gil Taïeb, « AMI est le fruit d’une réflexion, d’un constat. Il y a une forte proportion de la communauté juive de France qui désire réaliser un vieux rêve qui est le rêve de faire son alyah, ce n’est pas une association qui pousse les gens à faire leur alyah, c’est une association qui aide les gens à faire de leur rêve une réalité
. » S’il préfère pour sa part souligner que « la communauté juive de France est tellement attachée à Israël que c’est presque naturel pour un Juif français de monter en Israël », que la majorité des Juifs de France « ont la boussole vers Israël », David Roche, de l’Agence juive, reconnaît que le « principal obstacle reste l’indécision : beaucoup de Juifs parlent de l’alyah mais l’envisagent dans cinq ans. Et quand on les interroge un an après, c’est toujours dans cinq ans ! » Pour Olivier Rafowicz, ancien directeur général du département de l’alyah de France à l’Agence juive et ancien porte-parole de l’armée israélienne, « l’alyah en tant que décision de partir et fait de partir reste relativement marginal mais la réflexion sur l’alyah devient de plus en plus commune. L’alyah n’est pas et n’est plus taboue. »



Mais ces velléités vont-elles se traduire en actes ? Optimiste, l’Agence juive table sur le départ de quelque 30 000 Juifs de France dans les prochaines années ; elle s’appuie notamment sur des études menées par ses services et le FSJU qui concluent que plus de la moitié des jeunes Juifs de France ne voient pas leur avenir dans ce pays
. De même, en 2004, une enquête réalisée par Erik Cohen auprès de touristes français en Israël montrait que 60 000 Juifs se disaient prêts à émigrer au cours de la prochaine décennie, les jeunes se montrant les plus déterminés[30]Les résultats de cette étude sont repris dans l’ouvrage à…. Pour David Roche, cette volonté d’une grande partie des jeunes Juifs français de quitter à terme la France pour s’installer en Israël est la « suite logique de l’éducation donnée aux jeunes Juifs dans les communautés par le Fond social juif unifié, les écoles juives, les synagogues ».



L’étude d’Erik Cohen a en tout cas conduit le gouvernement israélien et l’Agence juive à courtiser les plus jeunes en prenant en décembre 2004 une initiative commune dont l’idée avait été lancée quelques mois plus tôt par le Premier ministre : « J’ai rêvé, avait dit Ariel Sharon, que chaque Juif puisse venir à Jérusalem au moins une fois dans sa vie. Nous devons nous donner pour objectif que chaque jeune Juif vienne passer au moins un an en Israël au moins une fois dans sa vie 
». L’objectif du programme MASSA (Périple) est de permettre à tous les Juifs de la diaspora âgés de 18 à 30 ans de suivre, au moins une fois dans leur vie, un programme long en Israël. Ils se voient offrir des bourses pour un an d’études ou davantage dans les universités israéliennes, mais peuvent aussi effectuer des stages professionnels. Les concepteurs du programme souhaitent ainsi, à terme, faire venir chaque année 20 000 jeunes Juifs en Israël. Le gouvernement israélien et l’Agence juive se sont engagés à lui consacrer chacun jusqu’à 50 millions de dollars par an. Un rapport de l’Agence juive, fin 2006, souligne que, lors des expériences similaires précédentes, 25 à 30 % des lauréats de programmes avaient finalement décidé d’immigrer en Israël.



De surcroît, l’Agence juive a institué en décembre 2003 le projet « Bac Bleu Blanc ». Il propose à toutes les classes de terminale des écoles juives de France de passer une semaine en Israël hors cadre scolaire, dans le but de leur présenter les possibilités d’études et d’expériences professionnelles dans l’État hébreu. Cette volonté d’attirer tôt les jeunes dans le pays est une démarche stratégique, qu’explicite ainsi Gilles Azoulay, secrétaire général d’AMI : « Un père ou une mère qui voit son enfant partir en Israël pour ses études éprouve souvent l’envie de le rejoindre, l’alyah de l’enfant déclenche très souvent l’alyah des parents
 ».



Autre inconnue, la réussite de l’intégration des nouveaux immigrants venus de France à la société israélienne. Si ceux qui partent s’installer en Israël sont appelés les olim, ceux qui en reviennent sont les yordim. L’Agence juive estime que 5 % à 10 % des olim de ces dernières années sont finalement rentrés en France. En fait, selon des sources moins officielles, ils seraient plutôt 30 % à 40 % à être dans ce cas.




C’est une constante dans l’histoire des migrations quelles qu’elles soient : l’adaptation d’un groupe de migrants est liée à l’image que se font les candidats à la migration dans la société d’accueil. Lorsque l’immigrant s’est représenté le pays d’immigration sous un jour trop favorable, la rencontre avec la réalité peut être frustrante, comparée à ses attentes. De là, des difficultés d’adaptation. Or, chaque année, les Juifs de France sont extrêmement nombreux à passer leurs vacances en Israël – 300 000 durant l’été 2006, soit près de la moitié de la communauté juive de France selon l’Office national israélien du tourisme. En 2002, on estime que 75 % des Juifs de France ont visité au moins une fois Israël et que près d’un tiers d’entre eux y ont même effectué six visites ou plus
. Ainsi les Juifs de France sont-ils certainement de ceux qui accusent la plus haute fréquence de visites en Israël. Le revers de la médaille, c’est qu’ils ont tendance à idéaliser ce pays. Beaucoup, ravis de leur séjour, décident de faire leur alyah dans la foulée. Ils partent, très enthousiastes, dans un pays qui, en réalité, est en proie à la violence et au terrorisme, traversé de difficultés économiques et de tensions entre les populations laïques et religieuses. Certains se retrouvent aussi confrontés à la barrière de la langue.



Aussi la réalité quotidienne de l’intégration dans la société israélienne n’est-elle pas toujours aussi facile et rapide que les nouveaux immigrants l’avaient imaginée. Pour le psychanalyste Israël Feldman, ce décalage est le symptôme d’un problème plus profond : « Le fossé entre l’Israël rêvé et l’Israël de la réalité. Beaucoup de nouveaux immigrants français ont une idée mythique et mystique d’Israël. Nombre d’entre eux, notamment les religieux, pensent que c’est le pays du judaïsme et ils sont décontenancés face à la réalité israélienne, quand ils découvrent que la majorité de la population ne se définit pas par son appartenance religieuse. Tous souffraient, à des degrés divers, d’appartenir à une minorité en France ; mais en Israël ils découvrent qu’on les considère comme des Français, avec tous les clichés que cela implique, et c’est souvent une réalité difficile à accepter pour eux
 ».



En ce qui concerne les migrations françaises vers Israël de ces dernières années, nombre de partants, lorsqu’ils sont de condition modeste et sans qualification professionnelle, ne réussissent pas à s’insérer dans un pays en crise économique. Le petit pécule accordé aux nouveaux immigrants est vite dilapidé : s’installer en Israël est coûteux et trouver rapidement un travail reste difficile quand on ne maîtrise pas bien l’hébreu. Ainsi après l’euphorie des premiers mois, une fois l’argent envolé, la question de la subsistance, laissée à l’arrière-plan lors de la décision de l’alyah, se pose avec insistance selon la plupart des témoins qui ont accepté de me répondre.




D’autres vivent un déclassement. Un médecin peut, dans un premier temps, ne trouver qu’un emploi à mi-temps dans un dispensaire pour gagner l’équivalent de 600 euros par mois. Son statut social peut être parfois menacé tout comme peut être entamée son autorité au sein de la famille. Ce que l’on nomme l’« alyah Boeing » est à coup sûr un palliatif aux problèmes d’insertion professionnelle en Israël : beaucoup d’olim français décident de conserver leur travail en France et de faire les allers-retours en Israël, où leur famille est installée. Aucun chiffre officiel n’est disponible, mais l’Agence juive estime leur nombre à « au moins 10 % ». Israël Feldman estime, quant à lui, que le phénomène touche au moins 30 % des familles d’immigrants français
. Cette organisation, qui est toujours choisie par défaut et de façon temporaire, permet aux familles de maintenir leur train de vie mais n’est pas sans poser de nombreux problèmes psychologiques, tant pour le couple que pour les enfants, dont l’éducation est, de fait, uniquement assurée par la mère.



Ces problèmes familiaux spécifiques s’ajoutent à ceux qui accompagnent classiquement toutes les migrations : les enfants s’adaptent beaucoup plus vite que leurs parents, qui se sentent très rapidement démunis. Alors qu’ils souffrent déjà de nostalgie et de l’éloignement de la famille ou des amis restés en France, ils ne savent plus s’assumer en tant que parents « qui savent » ou « qui doivent tout savoir ». Ce déphasage s’accentue si le père, en particulier, ne retrouve pas un travail équivalent à celui qu’il avait en France que ce soit au plan du métier ou du salaire
. Pour autant, les jeunes sont, en général, ceux qui s’en sortent le mieux, en particulier grâce à leurs obligations militaires. Le passage par Tsahal, qui brasse toute la population, demeure la porte d’entrée de la société israélienne.



Reste la question de la concentration spatiale des Français en Israël. David Roche constate, comme bien d’autres, qu’il existe à présent des quartiers (notamment à Ashdod, Netanya et Jérusalem) « où on parle français et où l’on peut vivre sans parler hébreu
 ». En effet, nombre de migrants vivent en Israël comme ils vivaient en France, parlant français, se retrouvant entre francophones exclusivement, lisant la presse française et ne semblant pas vraiment vouloir s’intégrer à la société israélienne.



Au total, s’il est incontestable au vu des chiffres fournis par l’Agence juive que l’intérêt des Juifs de France vis-à-vis de l’alyah est allé crescendo durant les années 2000-2006, il faut relativiser l’importance du phénomène sur le plan quantitatif. En effet, rapporté à une communauté de 530 000 personnes, le départ de 15 000 d’entre elles en sept ans peut finalement être perçu comme un exode limité.




La grande nouveauté des années 2000 est ailleurs : dans le fait que les Juifs de France qui, pour la plupart, se sentaient pleinement citoyens français et intégrés à la nation française, se sont interrogés sur leur avenir dans ce pays. Aussi, malgré les dires de l’Agence juive qui assimile le départ d’une partie des Juifs de France entre 2000 et 2006 à une alyah de choix et non de fuite, il semble assez clair que la majorité d’entre eux a migré pour des raisons liées à leur perception de la situation en France : la multiplication des actes antisémites, le manque de solidarité de la population française dans son ensemble vis-à-vis de la communauté juive, et surtout le manque de volonté de la classe politique française à dénoncer clairement ces violences ont donné l’impression aux Juifs de France d’être abandonnés par l’opinion et les pouvoirs publics de leur pays. Tout cela est venu s’ajouter au sentiment que la politique étrangère française était systématiquement hostile à Israël et que le traitement médiatique de la question proche-orientale était dominé par un parti-pris anti-israélien pour nourrir chez eux un vif ressentiment vis-à-vis de la France.




Ce ressentiment, l’Agence juive, dont la mission a toujours été d’inciter les Juifs de Diaspora à immigrer en Israël, a cherché à l’orienter vers l’alyah par un train soutenu de mesures d’accompagnement, avec le soutien résolu du gouvernement israélien, préoccupé par l’avenir démographique de la population juive israélienne. Mais si elle a réussi à augmenter nettement le chiffre des migrants français vers Israël dans les années 2000, l’exode massif souhaité par les dirigeants israéliens n’a pas eu lieu, et l’intégration à la société israélienne s’est révélée difficile, poussant peut-être jusqu’à 30 % des nouveaux arrivés à retourner en France. L’idéalisation d’Israël par les Juifs de France mène souvent les migrants à la déception, la frustration. L’accueil des Israéliens n’est pas toujours à la hauteur de leurs espérances.




Aussi faut-il être prudent devant les intentions de départ affichées – entre 30 000 et 60 000 Juifs de France, selon Erik Cohen, se disent prêts à émigrer au cours de la prochaine décennie. Certes, l’expression de ce désir à pareille échelle est un phénomène nouveau, mais l’expérience prouve que ces intentions se réalisent rarement dans les faits. Il est plus probable, au vu de l’actualité récente, que l’on se dirige vers une stabilisation des migrations françaises vers Israël autour de 3 000 départs par an. Il semble en effet que l’émigration française vers Israël ait reculé de manière significative en 2007 et 2008. En dépit en effet de la réception récente à Paris des dictateurs libyen et syrien, Muammar Kadhafi et Bachar el-Assad, nombre de Juifs de France estiment que la position de la France à l’égard du conflit israélo-palestinien est plus équilibrée depuis l’élection de Nicolas Sarkozy le 5 mai 2007 à la présidence de la République. De même, il semblerait que les actes antisémites ou tout du moins le sentiment d’insécurité des Juifs de France aient nettement régressé ces derniers mois. Ces facteurs devraient freiner l’émigration des Juifs de France, si l’on ajoute foi, bien sûr, à la thèse selon laquelle la montée de celle-ci dans les années 2000 serait liée uniquement ou principalement à la situation régnant en France.


Source : CAIRN.INFO


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