Seuls 1 200 orthodoxes sur 24 000 ont répondu à leur convocation de l'armée
Le général de brigade Shai Taieb, chef de la Division de la planification et de la gestion du personnel de Tsahal, a révélé lundi devant le Comité d'audit de l'État des chiffres particulièrement préoccupants concernant le recrutement des orthodoxes. Depuis l'annulation du statut qui exemptait les étudiants religieux du service militaire, le taux de réponse aux ordres d'enrôlement reste dramatiquement faible.
Sur les 24 000 jeunes Haredim convoqués pour la première fois cette année, seuls 1 200 se sont présentés à ce jour, soit un taux de réponse de 5%. Ce chiffre illustre l'ampleur du défi auquel fait face l'armée israélienne pour intégrer cette communauté traditionnellement exemptée du service militaire.
La situation s'est dégradée au fil des vagues de convocation. Si 738 personnes avaient répondu lors de la première, ce nombre est tombé à 582 lors de la deuxième, puis à seulement 219 lors de la troisième. Cette tendance à la baisse s'explique par l'assouplissement des critères de sélection appliqués dans les phases ultérieures.
D'ici la fin du mois, 54 000 ordres de mobilisation au total seront envoyés, échelonnés sur toute l'année de recrutement, a précisé le général Taieb
Sanctions et mesures coercitives renforcées
Face à cette résistance massive, l'armée durcit le ton. Environ 3 700 Haredim ont reçu l'Ordre 12, une mesure restrictive qui leur interdit notamment de quitter le territoire israélien. Par ailleurs, 1 300 d'entre eux sont déjà classés comme déserteurs.
Parmi les 1 200 personnes qui se sont effectivement présentées, 422 ont été enrôlées, dont seulement 98 dans des unités combattantes. Ces chiffres soulignent non seulement la faible participation, mais aussi les défis d'intégration de cette population dans les forces armées.
Un mécanisme de "seconde chance" mis en place
Consciente des tensions que suscite cette politique, l'armée a établi un mécanisme permettant aux réfractaires de se présenter à nouveau sans sanctions, dans un délai déterminé. Cette mesure vise à éviter une confrontation directe avec la communauté haredi tout en maintenant la pression du recrutement.
Le général Taieb a rappelé que la police militaire avait été mobilisée ces deux dernières années sur des missions opérationnelles et de détention exceptionnelles, nécessitant l'assistance de milliers de réservistes et de soldats de carrière.
Opérations de répression intensifiées
Les opérations contre les réfractaires ont repris en août dernier, après un arrêt total au début de la guerre. "Il s'agit d'opérations ciblées et nous investissons des ressources importantes pour renforcer les capacités de la police militaire", a expliqué le général Taieb.
Inbar Wiener, représentante de la police militaire, a détaillé le nouveau plan de répression. Les effectifs de l'aéroport Ben Gourion ont été triplés pour localiser les déserteurs. "Tout déserteur se présentant à l'aéroport sera arrêté", a-t-elle averti.
Le nombre insuffisant de lieux de détention militaires oblige les autorités à rechercher la coopération des instances civiles. Un système de "contrôle intelligent" sera déployé aux points de contrôle et passages frontaliers, en coordination avec la police israélienne.
Une compagnie supplémentaire a été créée dans la prison militaire pour augmenter les capacités d'incarcération, tandis que des opérations de contrôle à grande échelle sont prévues, d'une ampleur "nettement plus importante que par le passé".
Source : i24NEWS