Violences faites aux femmes en Israël : hausse des demandes d'aide de 7 % en 2025
À l'approche de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, marquée le 25 novembre, le ministère israélien des Affaires sociales a publié ce lundi de nouvelles données alarmantes sur le sujet : les demandes d'assistance explosent, mais les centres d'hébergement pour femmes victimes de violences enregistrent une baisse de fréquentation en temps de guerre.
La ligne d'écoute 118 a reçu 1 420 appels concernant des violences faites aux femmes au cours des sept premiers mois de l'année, soit une augmentation de 7% par rapport à la même période en 2024. Les appels pour violences conjugales ont progressé de 2%. Plus inquiétant encore, les signalements de violences faites aux enfants ont bondi de 38%.
Les centres Aluma, devenus l'un des principaux outils d'aide du ministère ces deux dernières années, ont enregistré une hausse spectaculaire de 245% des demandes. Entre août 2024 et juillet 2025, le nombre de demandes est passé de 62 à 214.
Le ministère attribue cette explosion à plusieurs facteurs : l'accessibilité accrue de l'aide, la possibilité de déposer une demande sans ouvrir de dossier social et la garantie de l'anonymat. Un troisième centre a ouvert ses portes à Rishon LeZion en novembre dernier, et un autre ouvrira prochainement à Beer Sheva.
Paradoxalement, alors que les demandes d'aide augmentent, le nombre d'appels aux centres d'hébergement pour femmes victimes de violence et leurs enfants diminue. Selon les professionnels, cette baisse s'explique notamment par la crainte de quitter son domicile en temps de guerre et par le développement rapide des services communautaires offrant une prise en charge à domicile.
Le ministère des Affaires sociales dispose de 175 centres de prévention des violences conjugales, dont 59 situés dans des communautés arabes et 5 dans des communautés ultra-orthodoxes. En 2024, 12 010 personnes y ont été prises en charge, soit une baisse d'environ 10%, principalement due aux difficultés de recrutement rencontrées pendant la guerre. Ces centres proposent des thérapies de couple, individuelles, de groupe et familiales.
Le programme « Michal Patrol », mené en collaboration avec le Forum Michal Sala depuis 2025, a permis d'équiper 332 femmes d'un kit de protection individuelle comprenant un dispositif de sécurité pour le domicile, un bouton d'alerte et une ligne directe avec une société de sécurité. Ce projet vise à permettre aux femmes vulnérables de rester chez elles tout en bénéficiant d'une protection continue.
L'Unité de surveillance électronique a reçu 120 demandes des tribunaux. Sur les 70 personnes ayant fait l'objet d'une évaluation de dangerosité, la plupart ont révélé un niveau de danger élevé, mais seulement 35 mesures de surveillance ont été effectivement mises en place. Dans les autres cas, les raisons invoquées étaient le retrait de la plainte, l'arrestation du suspect ou un obstacle juridique.
Concernant les permis de port d'armes, 48 demandes d'évaluation de dangerosité ont été reçues, dont 4 ont abouti au retrait du permis.
Le ministère mène de vastes campagnes de sensibilisation adaptées à différents groupes, notamment la société arabe et la communauté ultra-orthodoxe. Certaines sont menées en collaboration avec des initiatives comme Red Lines et le Forum Michal Sala. L'accent est mis sur l'accessibilité, l'orientation et la levée des obstacles qui empêchent les femmes de solliciter de l'aide.



