Israël : inquiétude dans les yeshivot orthodoxes face à une hausse des enrôlements dans l’armée
"Dans la très grande majorité de nos institutions, le service militaire n’est même pas une option envisageable", a affirmé le rabbin Moshe Hillel Hirsch
La communauté orthodoxe en Israël fait face à une source croissante d’inquiétude : un nombre modeste mais croissant d'étudiants issus des yeshivot (académies religieuses) choisissent de s’enrôler dans l’armée israélienne. Bien que le phénomène reste limité, il a suffi à déclencher une réunion d’urgence entre hauts responsables religieux.
C’est le rabbin Moshe Hillel Hirsch, figure influente du monde orthodoxe, qui a convoqué cette rencontre à son domicile. Autour de lui, plusieurs dirigeants de grandes yeshivot ont exprimé leur préoccupation quant à une possible érosion du consensus de refus de servir dans les rangs de Tsahal, historiquement ancré dans leur communauté.
Les discussions ont porté sur l’attrait grandissant de certains programmes militaires spécialement conçus pour les jeunes orthodoxes. Parmi eux : la brigade d’infanterie Hashmonaïm ou les unités technologiques comme le programme KodCode, qui propose des conditions adaptées, notamment la possibilité de ne pas porter l’uniforme ou de préserver la discrétion de leur service militaire à l’intérieur de leur cercle social.
"Dans la très grande majorité de nos institutions, le service militaire n’est même pas une option envisageable", a affirmé le rabbin Hirsch dans des propos rapportés par Ynet. Il a tenu à souligner que les yeshivot majeures telles que Slabodka ou Ponevezh ne sont pas concernées par ce phénomène.
Mais les signaux d’alerte s’accumulent. La semaine dernière, trois étudiants de la yeshiva Wolfson ont annoncé leur intention de rejoindre l’armée – deux dans le cadre du programme KodCode, et un pour un service de combat. Une décision qui a provoqué une vive réaction du directeur de l’établissement, le rabbin Daniel Wolfson. Dans un discours adressé à ses élèves, il a fermement condamné ces choix, jugeant que même les cadres militaires adaptés ne permettent pas de préserver un mode de vie conforme aux valeurs religieuses.
Si les chiffres restent faibles, la crainte des responsables religieux est claire : une banalisation progressive du service militaire au sein de la jeunesse orthodoxe pourrait remettre en cause l’équilibre fragile entre cette population et l’État d’Israël.
Source : i24NEWS