"Le 7 octobre a définitivement enterré l'illusion de la solution à deux États" (Ido Netanyahou, frère du Premier ministre)
"Le 7 octobre a définitivement enterré l'illusion de la solution à deux États" (Ido Netanyahou, frère du Premier ministre)
Le Dr. Ido Netanyahou livre sa vision de l'avenir d'Israël et critique vivement le système judiciaire
"La journée du 7 octobre a changé notre perception et celle du monde entier." C'est par ces mots que le Dr. Ido Netanyahou, frère du Premier ministre israélien, a ouvert son intervention lors du forum culturel "Shabatarbout" à Beer Sheva ce samedi. Dans un discours aux accents politiques prononcés, le médecin de formation a livré une analyse de la situation d'Israël et des leçons à tirer de l'attaque terroriste qui a bouleversé le pays.
"La grande majorité des Israéliens s'est libérée de l'illusion que deux États pour deux peuples apporteraient la paix", a-t-il affirmé devant un public attentif. "Seule une minorité en parle encore. Les gens comprennent enfin ce que veulent vraiment nos ennemis : notre destruction, notre élimination." Le frère du chef du gouvernement n'a pas caché son incompréhension face à ce qu'il considère comme une prise de conscience tardive : "Je ne sais pas pourquoi cette réalité n'était pas évidente pendant l'Intifada, après les accords d'Oslo ou après le désengagement de Gaza. Aujourd'hui, nos adversaires disent ouvertement qu'Israël n'a pas le droit d'exister, leur vrai visage est enfin révélé." Dans ce contexte, Ido Netanyahou s'est montré catégorique sur la nécessité de maintenir un contrôle israélien : "Nous ne devons pas renoncer à notre emprise minimale entre la mer et le Jourdain, y compris un contrôle militaire sur Gaza tant qu'une population hostile y réside."
Une enquête systémique plutôt que personnelle
Abordant la question sensible d'une commission d'enquête sur les événements du 7 octobre, le Dr. Netanyahou a plaidé pour une approche concentrée sur les dysfonctionnements institutionnels plutôt que sur les responsabilités individuelles. "Il faut enquêter, bien sûr, mais cette enquête ne doit pas être personnelle, pas même contre le chef d'état-major", a-t-il souligné. "L'objectif doit être d'empêcher que de telles catastrophes ne se reproduisent, pas de désigner des coupables." Pour le frère du Premier ministre, la faille principale réside dans une "conception générale erronée" qui a prévalu avant l'attaque. "Il faut transformer nos systèmes pour qu'ils fonctionnent correctement, pour qu'il n'y ait pas une seule conception dominante. Il serait peut-être nécessaire de renforcer la coopération entre le Shin Bet et l'armée, qui était manifestement insuffisante."
L'"État profond" israélien dans le viseur
Ido Netanyahu s'en est pris frontalement à ce qu'il perçoit comme un "État profond" opérant au sein des institutions israéliennes. "L'État profond, c'est cette bureaucratie qui a accumulé trop de pouvoir et qui n'obéit plus aux élus du peuple", a-t-il dénoncé. "Ces fonctionnaires pensent savoir mieux que quiconque, parce qu'ils se considèrent plus intelligents et plus éduqués que le citoyen ordinaire." Sa critique la plus acerbe a visé le système judiciaire : "La Cour suprême et le parquet travaillent main dans la main. Ils se voient comme les sages, les bons, ceux qui doivent empêcher ces 'barbares' de gouverner le pays. C'est une conception élitiste directement liée à la vision d'Aharon Barak [ancien président de la Cour suprême] d'une 'démocratie substantielle' où ce sont les 'éclairés' qui devraient diriger."
Des positions tranchées sur les sujets d'actualité
Sur la question du récent limogeage du chef du Shin Bet, le Dr. Netanyahou a fermement défendu la décision gouvernementale : "C'est le droit et même le devoir du gouvernement de décider qui dirige les organes sécuritaires de l'État." Il a également critiqué les recours déposés auprès de la Cour suprême contre cette décision, estimant qu'ils auraient dû être "rejetés à tous les niveaux." Malgré les tensions sociales et politiques qui traversent actuellement Israël, Ido Netanyahou s'est dit confiant que le pays ne sombrerait pas dans une guerre civile, "car la majorité du peuple ne soutient pas un tel scénario." Ces déclarations du frère du Premier ministre interviennent à un moment critique où la société israélienne est profondément divisée, entre ceux qui soutiennent la politique gouvernementale et ceux qui manifestent régulièrement contre certaines décisions, notamment la réforme judiciaire et le limogeage récent du chef du Shin Bet. Interrogé par l'animateur sur ses liens avec son frère Premier ministre, Ido Netanyahou a simplement répondu qu'il exprimait ses opinions personnelles, fruit de ses réflexions en tant que citoyen israélien, sans prétendre parler au nom du gouvernement.
Source : i24NEWS