Journée de la femme 2025 : Les écarts salariaux en Israël parmi les pires au monde
Le salaire mensuel médian des femmes en Israël pour la période 2021-2023 ne représentait que 76,9% de celui des hommes
À l'approche de la Journée internationale des femmes, le professeur Dan Ben-David, président de l'Institut Shoresh pour la recherche socio-économique, révèle que les écarts de salaire entre femmes et hommes en Israël n'ont cessé de se creuser au cours des quinze dernières années, plaçant le pays parmi les plus inégalitaires des nations développées.
Selon l'étude menée par Ben-David et le professeur Eyal Kimchi, le salaire mensuel médian des femmes en Israël entre 2021 et 2023 ne représentait que 76,9% de celui des hommes – un ratio qui place Israël au 35ème rang sur 38 pays de l'OCDE. À titre de comparaison, en Belgique, le salaire des femmes s'élève à 98,9% de celui des hommes. Dans six pays, ce taux dépasse même les 95%. Alors que l'écart salarial moyen entre les genres s'est réduit avec le temps dans les pays de l'OCDE, il s'est au contraire élargi en Israël par rapport à la situation d'il y a quinze ans. Les travaux du professeur Eyal Kimchi, vice-président de l'Institut Shoresh, mettent en évidence l'impact considérable de la naissance d'enfants sur les écarts salariaux en Israël. Les femmes assumant davantage de responsabilités domestiques voient leur salaire diminuer – avec des baisses particulièrement marquées chez les femmes arabes israéliennes. Parallèlement, les hommes bénéficient souvent d'une augmentation de salaire après la naissance de leurs enfants, un phénomène particulièrement prononcé chez les hommes juifs. Cette réalité influence les choix professionnels des femmes, les orientant parfois vers des carrières moins rémunératrices. Les données de l'institut révèlent que plus une femme a d'enfants, plus son salaire tend à être bas. Un autre facteur explicatif réside dans les choix éducatifs : les femmes en Israël sont moins nombreuses à étudier les mathématiques et les sciences – des domaines qui mènent généralement à des emplois mieux rémunérés. Les professeurs Ben-David et Kimchi soulignent que "la réduction des écarts salariaux nécessite d'encourager l'étude des mathématiques et des sciences chez les filles, d'améliorer le système d'éducation de la petite enfance pour soutenir les mères qui travaillent, et de promouvoir le congé de paternité pour favoriser une parentalité partagée." Ces recommandations s'inscrivent dans une perspective de transformation profonde des normes sociales et des politiques publiques, indispensable pour réduire ces inégalités persistantes dans le marché du travail israélien.
Source : i24NEWS