Israël : vers la reconnaissance faciale dans les lieux publics ?
“Il s’agit d’une proposition délirante, inspirée du régime iranien des Ayatollahs qui espionne les opposants politiques”
Une nouvelle loi sur l’utilisation de caméras à reconnaissance faciale dans les lieux publics est à l’étude en Israël. La Commission interministérielle des lois doit se réunir ce lundi pour approuver ce projet, défendu par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, et le ministre de la Justice Yariv Levin. Si elle était adoptée, cette loi permettrait à la police d’installer des caméras de surveillance à reconnaissance faciale dans les espaces publics en Israël, sans nécessité d'obtenir une autorisation légale.
Son objectif : lutter contre la criminalité, notamment dans le secteur arabe, et contre le terrorisme, grâce au système de reconnaissance faciale en temps réel, qui pourrait permettre une rapide identification des suspects, selon les dires des défenseurs de cette mesure. Face aux craintes de violations de la vie privée, le ministre de la Justice a demandé à ce que des mécanismes de surveillance et de contrôle soient ajoutés à la loi, et ce afin d’empêcher d’éventuels abus. Par exemple, l’utilisation du système nécessitera des “autorisations de haut niveau" et une “surveillance stricte”. Elle sera par ailleurs uniquement autorisée dans des cas “graves”. Le projet de loi, d’ores et déjà adopté en première lecture, passera donc désormais lundi devant la commission interministérielle des lois, avant de passer en deuxième, puis troisième lectures.
Un projet de loi fortement critiqué
Le projet suscite de vives critiques dans le pays, notamment auprès de la “Force Kaplan” qui organise depuis des mois les manifestations contre le très controversé projet de réforme du système judiciaire du gouvernement Netanyahou. “Il s’agit d’une proposition délirante, inspirée du régime iranien des Ayatollahs, qui espionne les opposants au régime” a déclaré l’un des représentants de la “Force Kaplan”.
“Quiconque tente d’espionner les citoyens apprendra que les citoyens le mettront bientôt à la porte du gouvernement. C’est une dictature à proprement parler, et Israël ne peut pas être transformé en une dangereuse dictature messianique”, a-t-il ajouté. Une critique qui n’a pourtant pas été entendue la toute première fois que ce projet de loi a été proposé à la Knesset en juin 2022, sous le précédent gouvernement dirigé par Yair Lapid et Naftali Bennett. Le gouvernement avait également lancé cette même procédure à l'époque, bénéficiant de l'approbation du projet par la Conseillère juridique du gouvernement Gali Baharav-Miara, qui ne s’est pour l’heure pas opposée à ce nouveau projet de loi promu par le gouvernement Netanyahou.
Source : i24NEWS.