Le "Skunk", une "eau de putois" pour repousser les manifestants
Très contestée, cette technique utilisée par les forces de sécurité israéliennes a pour particularité d’imprégner les manifestants d’une odeur pestilentielle
Répugnant, insoutenable, pestilentiel, ignoble… Selon bien des témoignages, il semble difficile de trouver un seul terme qui pourrait englober le caractère putride de l’odeur du “skunk”. Le liquide, de couleur jaunâtre, a été utilisé cette semaine pour la première fois contre les manifestants israéliens présents dans les rues contre le projet de réforme judiciaire du gouvernement.
Les Israéliens le connaissent habituellement sous le nom de “kharara” - littéralement “la merde” en arabe ou la “skunk” (putois en anglais, soit l’odeur tenace que dégage le putois lorsqu’il se sent menacé). Les témoins ayant été confrontés à ce “parfum” d’un genre bien particulier évoquent une odeur qui serait une sorte de mélange entre les eaux usées et des cadavres d’animaux en décomposition.
Une odeur tout simplement insoutenable, qui resterait imprégnée sur le corps pendant des jours. Stockée dans des canons à eau, elle est utilisée exactement comme les canons à eaux “normaux” - pour disperser les manifestants et les dissuader de rester sur les lieux. Les autorités se justifient en évoquant “une solution dissuasive et non létale”, néanmoins plusieurs images diffusées cette semaine montrent que ce liquide (“skunk” ou eau “normale”), diffusé à haute pression, peut blesser des manifestants dans certains cas lorsqu’ils sont touchés sur le haut du corps.
Cocktail de produits chimiques
De quoi est composé réellement ce liquide ? La société israélienne Odortec, qui a conçu la “senteur” en partenariat avec le département de développement technologique de la police, évoque une conception et une production à base de “produits naturels et biodégradables”. Une affirmation difficile à prouver. Des médias arabes tels que Al Jazeera évoquent plutôt un cocktail de produits chimiques. Le “Skunk” serait apparu pour la première fois en 2008, lors de la guerre à Gaza, et est régulièrement utilisé en Cisjordanie. Selon ses détracteurs, l’usage de ce produit ne serait pas sans conséquences sur la santé - certains témoignages faisant état de chutes de cheveux soudaines, de difficultés respiratoires, de violentes toux et des vomissements dus à l’odeur insoutenable.
Source : i24NEWS.